Normalement, ce mardi 14 avril 2009, je devais me lever à 3h du mat' mais comme je dors quand même un peu, je me suis levé à 4 . L'autoroute à travers Liège - Cologne- Dortmund - Kassel et Göttingen m'amena au joli village de Braunlage après 522km au coeur du joli massif du Harz, et avec un soleil brillant au-dessus de ma tête.
1. Sonnenberg
Ca grimpe déjà dans le village avec un joli dénivelé. A la sortie de Braunlage, la route est calme, sans traffic avec de jolies courbes. Par après, nous rejoignons la route nationale qui file vers le nord: lourd trafic, large voie, vitesse rapide des voitures, perte de pente (c'est relativement plat) : mauvais passage. Trois kilometres plus loin, un panneau indicateur nous montre vers la gauche le nom "Sonnenberg". Après une courte descente, la montée finale d'un kilomètre nous mène au Sonnenberg. A mon avis, ce n'est pas un mont, mais un col avec tout ce qu'il faut pour faire vivre l'activité hivernale d'une station de ski : cafés, restaurants, panneaux de toutes sortes,..j'ai fait quelques photos. En tournant vers la gauche, vers St Andreasberg, on s'élève encore de 50m supplémentaires et nous atteignons le vrai sommet mais sans repère avec juste deux parkings, un à gauche de la route, l'autre à droite.Retour à Braunlage.
Durant la descente, j'entendis un "clac" derrière moi : un rayon de ma roue arrière venait de se briser et je devais terminer cette journée en acceptant que cette roue aille dans tous les sens en heurtant de temps en temps un des deux patins arrières. Bof, c'est la vie !
L'ancienne frontière entre les deux allemagnes de l'est et de l'ouest se situe juste entre Braunlage et Elend (6km). A cet endroit précis, deux pierres se croisent comme deux doigts d'une main pour symboliser la réunification de 1990. Mais il reste des faits troublants. Des terrains minés sont toujours entourés de barbelés par prévention du danger. Braunlage est terriblement occidental avec des magasins, banques et touristes à la pelle, avec de larges bandes de roulage pour voitures. Elend semble encore être d'un autre âge. Personne dans les rues, de vieux magasins au design dépassé, une vieille gare !
2. Brocken
La sortie de Elend est déjà pentue et par après, nous atteignons un carrefour. A celui-ci j'ai fait une erreur. tenté par un chemin discret juste en face à sens unique. Je l'emprunte, me farcis 100m de dénivelé pour les redescendre tout de go et aboutir juste à côté de mon point de départ. C'était juste une route pour mener à la gare de déopart du petit train qui va au sommet. Je me décidai donc ensuite à traverser gentiment le village puis à suivre les indications de la route à péage du Brocken. Des petites routes étroites et des restaurants se trouvent au pied. Une barrière avec un garde qui me salue mais après, je m'interroge sur le fait de savoir si je me trouve sur la bonne route. Celle-ci est mauvaise, très mauvaise avec des trous et des cailloux partout sur le côté droit, je dois donc rouler à gauche. Mais je rencontre un grand nombre de marcheurs. Ca doit donc être juste.
Quand je vis un panneau indicateur "700m slm", je compris que j'étais dans le bon mais je m'imaginais autre chose pour rejoindre un si beau et si connu mont germanique. Avec des paysages magnifiques et une belle antenne TV à son sommet! C'est la "méthode de l'est" me dis-je ! Du bien car du calme, du naturel, avec de la simplicité mais quelque chose de mal avec le non entretien des voiries. Une épingle à droite décline mon ravissement envers le site agrémenté d'un joli ruisseau de montagne alors que la route se dégrade de plus en plus en sous-bois. Heureusement, au sortir de la forêt, alors que la pente se raidit, la surface de la route devient uniforme et plus belle. Bien entendu encore de petits cailloux mais plus rien à voir avec le début de l'ascension.
Mais ce jour ensoleillé avait convié nombre de familles à se rendre à pied au sommet et je dus slalomer à travers elles. La section avant l'arrivée aux 900m d'altitude est pentue (plus de 10%) et à cet endroit, on vire fortement à gauche. Après c'est plus plat avant d'arpenter les deux derniers terribles kilomètres très pentus.Je croisai des touristes tirés en carrosse par des chevaux et deux dames en VTT. Les familles regardaient mon vélo de course avec incrédulité comme si ce chemin n'était fait que pour les VTT. Non, en fait, c'est facilement cyclable avec un vélo de route et le final offre un splendide paysage agrémenté de vieilles pierres et même de neige.
Le sommet est vivant offrant des cafés, terrasses, musées et une haute et majestueuse antenne de communication. Un grand site allemand à coup sûr puisqu'il servit de base à l'armée est-allemande pour surveiller les alentours et pourchasser ceux qui tentaient de se sauver à l'ouest. Un site historique en tout cas.
3. Rosstrappe.
Je descendis rechercher la voiture avec la peur au sujet de ma roue arrière qui ballotait dans tous les sens durant la descente. Le trajet assez court jusqu'à Thale fut calme et dans une nature sauvage mais gaie. Les panneaux indicateurs pour Rosstrappe sont très clairs à Thale. Je parquai la voiture dans la ligne droite industrielle du pied, bloquai mon rayon cassé entremêlé à deux autres, vis le panneau annonciateur des 14% et attaquai le Harz. (Harz attaque, lol). Ca ressemble au Hohe Wurzel (ou le trou du Diable en Belgique). Pentu, très pentu (14% presque tout le temps) une route nationale avec des virages et de très (trop?) longues lignes droites. Après trois kilomètres d'effort intensif (j'avais atteint les 1500m de dénivelé sur la journée), un virage à gauche me convia à rejoindre le site bien connu du Rosstrappe. Une section plate puis un dernier jump avant de se laisser descendre vers la terrasse du café local. A l'arrière la vue saisissante sur le mur vertical de 300m de rochers et la piste de VTT où les vélos se laissent tomber à des vitesses hallucinantes.
Pour ma part, je bus avec délice la bière locale. J'imaginais les diables à cet endroit, les sorcières et les démons puisque le Rosstrappe célèbre la nuit de Walpurgis. D'un autre côté, la serveuse du bar était ma foi fort gentille et je me dis que ces sorcières n'étaient que légendes :-)
Retour à la voiture, puis en Belgique, juste à minuit ! Jour dur mais jour fantastique. 3 BIGs , 1 bière !